Bonjour Akim.
J'ai parcouru votre premier post et celui-ci avec beaucoup d'intérêt.
Simples locataires et bien éloigné du milieu de la construction, mon épouse et moi avons déménagé il y a un peu moins de 3 mois dans l'appartement que nous occupons aujourd'hui. L'appartement a ses avantages et une grande surface (148 ppm), mais il est plus ancien (immeuble achevé en 1984 sans travaux depuis) que le précédent. Sous-isolé au niveau du bruit, il est surisolé au niveau de l'air (double vitrage, pas d'aération intérieure).
Ainsi, depuis la première nuit dans notre chambre à coucher (~ 45 m3) nous peinons à dormir. Nous dormons la fenêtre fermée, en raison des nombreux bruits extérieurs, et la porte fermée à cause de nos chats et des bruits intérieurs qui parvienne de la cage d'escalier, au travers de la porte d'entrée de l'appartement. Nous avons incriminé l'humidité, de la condensation se formant sur les fenêtres. L'humidité relative mesurée avec un appareil grand public indiquait jusqu'à 67 % ! Le problème ne nous a que partiellement surpris : à l'état des lieux, nous avions signalé les joints de fenêtre comporter de nombreuses traces de moisissures. Nous avons alors ouvert la fenêtre plusieurs heures par jour pour la fermer juste avant de dormir. Quitte à sacrifier 3 degrés en plein hiver malgré un chauffage alors réglé au max, ce qui n'est ni écologie, ni économique. L'HR descendait ainsi à 30-35 % pour remonter progressivement durant la nuit à 55 %, ce qui était acceptable. Préciserais-je que nous n'avons pas de plante d'intérieur dans cette pièce ni autre source d'humidité. Mais nos nuits ne sont pas améliorées et nous nous réveillions au bout de 4 à 5 heures en sueur et avec l'impression d'étouffer.
J'ai alors mesuré régulièrement l'HR. Après l'avoir faite redescendre à 30 % fenêtre ouverte jusqu'à notre heure de coucher, sitôt la pièce refermée sans occupant, celle-ci remontait rapidement à 50 %. Nous avons alors dormi la fenêtre en imposte, ce qui nous permettait de dormir 1 à 2 heures de plus, soit 5 à 6-7 heures, avec une HR qui se stabilisait à 50 % en moyenne. Le sommeil restait insuffisant toutefois. Mon épouse ne parvenait pas à situer la cause du malaise et mettant ça sur le compte de sa grossesse (8 mois cette semaine) et d'un sommeil agité. De mon côté, je continuais à y étouffer et à suer : je ne pouvais enfin respirer que lorsque je sortais de la chambre.
J'ai alors suspecté le CO2 et à la lecture de votre premier post, j'ai acheté moi aussi une station netatmo la semaine dernière. Les résultats sont impressionnants ! En journée, la fenêtre ouverte, le CO2 se situe à 400 ppm. Lorsque nous nous couchons à notre tour, fermons la porte et fenêtre, le CO2 remonte en flèche jusqu'à 4055 ppm en 6 heures (mesuré qui plus est à 1.2 m du sol) ! En laissant la fenêtre ouverte en imposte la nuit dernière j'ai pu le "contenir" à 2871 ppm en 9 heures, mais le sommeil largement entrecoupé par les bruits extérieurs (une famille de corbeaux qui a pris domicile sur l'arbres situé à 5 mètres de la fenètre). Ce n'est donc pas une solution viable et si nous disposons de double-vitrage, ce n'est pas sans raison. Quant à dormir la porte ouverte, entre les bruits de fonctionnement de l'immeuble et nos chats, ça ne fera que déplacer le problème du CO2 aux autres perturbateurs de sommeil.
Je me suis questionné sur l'influence de la grossesse de ma femme et la production de CO2 : son volume sanguin se trouve augmenté et elle respire donc plus fort et plus vite. Mais moi-même seul dans la pièce en journée, porte et fenêtre fermées, et le CO2 grimpe de 400 ppm à 1500 ppm en 2 heures, sans sembler vouloir s'arrêter (expérience interrompue là).
Je m'inquiète de cette situation pour sa santé et celle de notre bébé, tant durant la grossesse que lorsqu'il sera là (un capteur supplémentaire intérieur installé dans sa chambre indique des variations de 400 à 600 ppm en journée, alors que la chambre est vide et sa fenêtre fermée : le CO2 montera-t-il ici aussi lorsque l'occupant prendra possession des lieux ? Et au-delà de l'accouchement je m'inquiète pour notre qualité de sommeil et de vie, qui s'en trouve déjà perturbée depuis 3 mois. Après un premier tour de questions informelles auprès de notre voisinage, il semble toutefois que nos voisins du dessus et du dessous ne sont pas touchés par le problème. Je me questionne alors sur l'influence des travaux de remise en état intérieurs qui ont été fait préalablement à notre emménagement (recollage et revitrification intégrale du parquet, papier-peint intégralement refait) : auraient-ils fait perdre à la pièce sa "perspiration" ?
Je pense interpeller l'ASLOCA pour me faire guider dans les démarches. D'une part dans les mesures : tout utils soient-ils, le capteur netatmo reste un gadget grand public. Si je pense le problème de fonds être maintenant conu, je ne suis pas certain de l'exactitude des mesures, qui pourraient décrédibiliser le dossier en cas de différences. Mais surtout, subsistent les deux questions essentielles dans le cas où le fait serait confirmé :
- 1/ qu'est-ce que le propriétaire peut bien faire dans cette immeuble d'appartements pour y remédier ? La construction n'est pas mon domaine. Installer une sortie d'air sur l'extérieur ? Via les murs/façades ? Les fenêtres ?
2/ quels sont nos moyens légaux pour l'y obliger : je n'ai trouvé aucune base légale ou norme SIA sur le sujet.
Déménager pourrait être aussi une solution mais le marché de la location est ce qu'il est sur le bassin lémanique, et nous ne pouvons pas quitter cette commune pour des raisons familiales et un accès aux crèches, difficile à obtenir. Enfin, mon travail à 40 km de là m'accapare beaucoup et ne me laisse pas beaucoup de temps pour nos recherches.
Si vous avez une idée ou des réponses, je suis volontiers preneur.
Olivier